JEUNE PUBLIC | Théâtre
L’HISTOIRE
C’est l’histoire d’une femme dont le corps lui joue des tours. Son nez part en vacances sans elle, d’autres oreilles lui poussent pendant la nuit, son ombre s’échappe avec un chien, ses cheveux parlent et tombent amoureux de ceux du voisin. Son corps bouge, danse parfois, gesticule et prend des libertés qui lui ouvrent de nouveaux horizons. Jusqu’à avaler une tempête, avoir une véritable excuse pour quitter la grande ville et enfin vivre face à l’océan.
Ce corps s’exprime librement, et adore rencontrer le corps des autres. Ceux des gens qu'on appelle "le public". Elle raconte avec étonnement ses mutations depuis son petit monde. Une table, une chaise, un poste radio, sa valise et la tempête qui gronde pas loin. Elle déborde de vie.
Pourquoi ?
Quel est mon goût ? Mon choix ? Ma spécificité ? L’endroit intime qui reste libre en moi ? Où loge en moi mon imagination ? Quel est mon corps ?
Dans un monde saturé d’images et de modèles imposés par une société de consommation, quel espace de liberté reste-t-il à chacune, chacun, enfant ou adulte, pour se construire ? Quelle est la place pour son imaginaire et son libre arbitre ?
Le marketing s’occupe de nous inventer des besoins, des désirs - des histoires modèles. Les réseaux sociaux de solder le privé. Notre corps est-il encore un lieu d’intimité et de résistance ?
Les textes d’Hervé Walbecq parlent de cet intime, de cette place fragile à préserver à l’intérieur de soi, de la capacité du corps à aller au delà des limites policées. Il garde, dans ses histoires, un lien très fort à sa propre enfance, il va loin dans la fantaisie. Jusqu’à la lisière de l’absurde. Il déroule le fil du jeu des enfants qui réinventent sans cesse le présent, avec évidence, malice et fraîcheur.
J’ai choisi parmi ses histoires, publiées à L’école des Loisirs, celles qui parlent du corps et qui, comme dans toutes ses autres histoires, nous invitent de façon réjouissante à user de l’imagination comme d’un véritable outil de dissidence.
Depuis toute petite, je danse, je crois que le mouvement m’a toujours aidé à écouter ce que me raconte mon corps, les choix qu’il fait, les chemins qu’il prend. J’essaie de l’écouter comme on écoute un ami en qui on a confiance. J’aimerais traverser les textes d’Hervé Walbecq, dire à quel point notre corps et notre imaginaire sont puissants ensemble, qu’il faut développer son instinct et faire confiance à ses propres sensations physiques.
«Mon corps n’en fait qu’à sa tête » s’adresse aux grands et aux petits, c’est un hymne à la liberté intérieure, un cri joyeux à la revendication d’être soi dans sa particularité.
Comédienne: Magali Jacquot
Technicien Lumière: Jean-Louis alessandra
45 minutes