Badaboum théâtreL'homme à l'oreille coupée

JEUNE PUBLIC | Théâtre

Dans une auberge, quelque part dans un port de Norvège, chaque soir, un vieux marin raconte comment il a perdu l’oreille qui lui manque. Une fois, c’est au cirque : un artiste un peu trop maladroit la lui a coupée sans le faire exprès. Une autre fois, dans une cuisine : une amoureuse un peu trop énervée la lui a croquée. Une autre fois encore, c’est à l’armée qu’elle a gelé avant de tomber... Chaque soir, une nouvelle histoire. Il n’était pas une fois, mais plusieurs fois. L’auteur nous promène, tantôt par ci, tantôt par là, sur les chemins de la fiction, à travers un récit qui semble se plier et se déplier sans cesse et qui continuera sûrement, au-delà des lignes, de s’imaginer... 

Parce que l’immense pouvoir de la fiction est bien de nous faire voyager, de nous déplacer très vite et très loin. À peine tournée la page, on aperçoit un nouvel horizon, un nouveau paysage. Dans « L’homme à l’oreille coupée », chaque chapitre nous ouvre un autre monde. Neuf ans, vingt-six, quarante, le personnage a tous les âges, même si aucun, peut-être, n’est vrai... Comme dans les rêves ou les souvenirs, comme quand on fouille les malles d’un vieux grenier, le temps et l’espace sont sens dessus dessous, on file d’un âge à l’autre, d’un lieu à l’autre : d’un cirque à une cuisine, de la cuisine aux plaines enneigées de Sibérie, en pleine tempête. 

Avec ce court conte contemporain, Mourlevat nous montre que la lecture permet d’être ici et ailleurs en même temps, d’être tout à la fois maintenant et après ou avant. Il nous montre non seulement que la littérature est ouverture sur le monde, mais surtout qu’elle est multiple : il n’y a pas une littérature, mais des littératures, et des façons différentes de raconter. La mise en scène se fait l’écho de ces possibles et de cette richesse, ainsi le voyage que nous accomplissons en tant que spectateur
se fait aussi à travers différents modes de représentions : cirque, boulevard, contemporain, son-et-lumière... Traversant sous nos yeux une part de sa propre histoire, se jouant avec malice de différents registres et esthétiques,le théâtre se donne en spectacle; et nous prouve qu’il est, quelque soit son langage, bel et bien vivant. 

Comédiens : Éric Bernard, Jessy Coste et Fabien Hintenoch
Mise en scène : Anne-Claude Goustiaux 
 
Costumes : Elsa Cassili

Lumières : La Phalène

Son : Jerôme Guitard 
 
 

45 minutes

Badaboum théâtre Structure artistique

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