JEUNE PUBLIC | Musique
À la manière d'un conte, et sous forme de récits dressant le portrait de grandes figures tutélaires, ce spectacle destiné au Jeune Public, permet de retracer le fil d'une histoire de la musique remontant à l'origine du jazz, depuis les premiers chants d'esclaves, jusqu'aux cultures urbaines.
Sur scène Ilan Couartou, raconte la force des "work songs", ces chants de travail "a cappella", dont le langage codé inventé par les esclaves, accompagnait la récolte du coton et de la canne à sucre. Cette pratique musicale est l'écho de leur terre mère, l'Afrique, dont ils sont originaires. Car entre 1619 et 1808, ce sont plus de deux millions de personnes qui vont être réduites en esclavage. Coupés de leurs familles, de leur langue, de leur propre nom, ils vont se réinventer des liens communautaires qui ne peuvent plus être ceux de l'Afrique. Ainsi naissent les chants de travail, eux-mêmes à l'origine des Negro Spirituals.
De cette matrice africaine, peu à peu va émerger le jazz. En un siècle, nourrit de Gospell, de Ragtime, de Blues, mixant l'apport des brassbands, des fanfares de la Nouvelle-Orléans, le jazz va traverser toute l'histoire des Etats-Unis. De l'esclavage à l'émancipation, il accompagne les mouvements pour les droits civiques des afro-américains.
Ainsi, par le prisme de récits de vie de ses grandes figures (Louis Amstrong, Charlie Parker, Miles Davis…) ponctués d'écoutes, se révèle l'histoire du jazz (swing, be bop, free jazz, hard bop, jazz fusion…) pour poser l'évidence de sa grande proximité, par ses origines, ses luttes partagées et ses étroites collaborations, avec ce qui a émergé entre temps, la culture hip-hop.
Ce voyage dans le temps s'appuiera aussi sur une sélection de disques vinyles. Car ce support qui fut celui des tous premiers enregistrements, vestige de la musique en sillon et ses doux craquements, est aussi celui qu'aujourd'hui les artistes réutilisent pour éditer, avec ses qualités de son uniques, leurs productions.
Mais il a aussi été la matière première des premiers DJ's scratcheurs avec lesquels ceux-ci installèrent de manière durable, toute une palette innovante de sonorités créées en live. Au moment où la musique tend à se dématérialiser, Jazz&Rap remet au cœur du spectacle cette dimension très physique et tactile du vinyl.
Joos est un beat boxeur, véritable boite à rythme vivante. Sur scène avec Ilan Couartou, ils célèbrent à deux voix les musiques urbaines des ghettos. Nées dans les années 70, de grandes figures comme Les Last Poets leur ont ouvert la voie et les griots d'Afrique en sont leurs lointains ancêtres.
Racontant les premières block parties organisées par Afrika Bambaataa ou Grandmaster Flash où se retrouvaient la jeunesse du Bronx, Jazz&Rap rappelle l'influence déterminante des musiques funk, de la soul et du disco, de personnalités phares comme James Brown, l'apparition des DJs, du sample et des boites à rythme…
Depuis la fin des années 1970, le hip-hop constitue la "bande-son" des quartiers les moins favorisés des Etats-Unis, un moyen de s'approprier la ville, de raconter la rue, sa vie et d'en faire une scène d'expression autant que de revendication. De ce terreau fertile à la création artistique, le rap, le slam et le spoken word sont devenus aujourd'hui l'expression d'une nouvelle poésie urbaine.
DE : LAMINE DIAGNE, AUTEUR, METTEUR EN SCÈNE
AVEC :
ILAN COUARTOU, TEXTES, RÉCITS ET RAP
MATTHIEU JACINTO aka "JOOS", BEAT BOX
L'écriture de ce spectacle a bénéficié des conseils de Raphaël IMBERT, saxophoniste, directeur du CRR Pierre Barbizet, INSEAMM
55 minutes